Ou comment d’un échantillonnage précis de notes obtenir une infinité de combinaisons.

Au tout début, c’est plus la lecture quotidienne des images que nous offre le monde que celle des journaux qui a fait que les mots se sont imposés à moi. Des mots piochés au hasard de la presse me viennent les histoires nées de la transcendance de mes émotions. Les phrases s’imbriquant peu à peu pour former un récit vagabondant. Nul n’est besoin de connaître l’histoire pour entrer en résonance avec ces écrits. Pas plus qu’il n’est nécessaire de les lire dans un ordre précis. Associées à la photographie, ces parcelles font écho à l’image et résonnent avec une histoire vécue ou sublimée, soi dans le fantasme ou soi, comme Cassandre, avec ce que l’on sait inéluctable. Passerelles vers le questionnement qui nous accompagne et travail sur la fragmentation. Une reconstitution, en quelque sorte, jamais tout à fait identique à l’original. Juste se laisser prendre par les mots sans toujours y chercher un sens ; saisir les idées au vol et composer sa propre fable.

Isabelle Gabrieli